
Avec les épisodes de fortes pluies de plus en plus fréquents au Québec, certains propriétaires cherchent des solutions durables pour éviter l’accumulation d’eau sur leur terrain.
Et si vous transformiez ce défi en opportunité pour embellir votre cour tout en posant un geste écolo ? C’est exactement ce que propose le jardin de pluie : une méthode simple, naturelle et efficace pour gérer l’eau de ruissellement… et attirer papillons, oiseaux et pollinisateurs dans votre jardin.
Qu’est-ce qu’un jardin de pluie ?
Un jardin de pluie est un aménagement paysager légèrement en creux, rempli de végétaux adaptés à des conditions humides et sèches. En apparence, il peut avoir l’air d’une grande plate-bande.
Il capte et filtre naturellement l’eau de pluie ou l’eau de ruissellement provenant de votre toit, votre entrée ou votre terrain, en la redirigeant vers le sol plutôt que vers les égouts pluviaux. Cet aménagement peut aussi concentrer l’eau à un même endroit afin d’éviter les terrains détrempés.
Pourquoi installer un jardin de pluie chez soi ?
Voici quelques bonnes raisons d’adopter ce type d’aménagement :
- Réduire les risques d’inondation autour de votre maison.
- Améliorer la qualité de l’eau, en filtrant les polluants (huiles, engrais, sels de déglaçage, etc.).
- Alléger la pression sur les réseaux municipaux d’égout, ce qui peut prévenir les refoulements et les dégâts coûteux pour les contribuables.
- Créer un espace de biodiversité qui attire les insectes utiles, les oiseaux et même les grenouilles.
- Ajouter une touche unique et esthétique à votre aménagement paysager.
Par où commencer ?
1. Choisir l’emplacement
Idéalement, le jardin de pluie est installé dans une zone où l’eau s’accumule naturellement après une pluie. Il doit être situé à au moins 3 mètres de la fondation de la maison pour éviter d’y diriger l’eau trop près. Évitez aussi les zones où le sol est trop compacté ou à drainage très lent.
2. Calculer la taille
En général, on recommande que la superficie du jardin de pluie représente entre 10 % et 30 % de la surface du toit ou du terrain drainé. Toutefois, qu’il soit plus grand ou plus petit que ce qui est recommandé, ses bienfaits seront tout de même observés.
3. Creuser et façonner
On creuse un bassin d’environ 15 à 30 cm de profondeur, qu’on remplit de couches drainantes (gravier, compost, terre végétale). Le fond doit être perméable, donc sans membrane imperméable. Il faut aussi prévoir un trop-plein pour les pluies très abondantes.
4. Choisir les bonnes plantes
Le secret d’un jardin de pluie réussi ? Des plantes qui aiment avoir les pieds mouillés… mais pas tout le temps ! Optez pour des vivaces, graminées, arbustes ou plantes indigènes qui tolèrent les cycles d’humidité et de sécheresse. Voici quelques idées :
- Iris versicolore (iris sauvage du Québec)
- Asclépiade tubéreuse (attire les papillons monarques)
- Carex (aussi appelé laîche, un type de plante herbacée très résiliente)
- Échinacée pourpre
- Monarde (très appréciée des abeilles)
5. Roches et rocailles
Pour ajouter du dynamisme et créer un lieu de biodiversité plus intéressant, intégrez aussi des roches de différentes dimensions.
6. Entretenir avec amour
Un jardin de pluie demande peu d’entretien une fois bien établi. Il suffit de désherber un peu la première année, d’arroser en période de grande sécheresse, et de couper les vivaces à l’automne
Bonus : des aides financières possibles!
Certaines municipalités offrent des subventions ou du soutien technique pour la création de jardins de pluie, notamment dans le cadre de leurs plans de gestion des eaux pluviales. Vérifiez auprès de votre ville ou de votre MRC : c’est peut-être l’occasion de concrétiser votre projet à moindre coût.
Un jardin de pluie, c’est bon pour la planète, pour votre terrain… et pour vos yeux! Que vous soyez amateur de jardinage ou simplement soucieux de votre environnement, c’est une manière ingénieuse et accessible de faire votre part. Alors, prêt à transformer vos flaques en fleurs?